30_09_2025 à 18:09 
Rédaction 
36
Abidjan, le mercredi 24 septembre 2025(ivoire.ci)-Le concert de Sidiki Diabaté, artiste musicien malien, annoncé pour le samedi 18 octobre 2025 au stade Félix Houphouët-Boigny, n’aura finalement pas lieu. Dans un courrier en date du mardi 23 septembre 2025, l’Office national des sports (ONS) a notifié à l’équipe du chanteur malien l’"indisponibilité du stade aux dates retenues".
Le courrier signé du Directeur Général, Ousmane Gbané précise : "Comme indiqué lors de l’entretien téléphonique avec mes services compétents le vendredi 19 septembre 2025, j’ai le regret de porter à votre connaissance que le stade Félix Houphouët-Boigny est indisponible aux dates sollicitées pour votre évènement."
Si officiellement, il s’agit d’une question d’agenda et d’occupation du stade, beaucoup d’Ivoiriens y voient le reflet d’un malaise plus profond dans la relation entre l’artiste et la Côte d’Ivoire. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui estiment que cette annulation est la conséquence d’une grogne accumulée depuis plusieurs années, nourrie par des épisodes diplomatiques et culturels tendus entre Abidjan et Bamako.
"Plus fort que les artistes ivoiriens"
En septembre 2022, le concert du rappeur ivoirien Didi B à Bamako avait été annulé sous la pression d’une partie de l’opinion malienne, en pleine crise diplomatique entre les deux pays. L’événement avait laissé un goût amer en Côte d’Ivoire, perçu comme une humiliation. Quelques mois plus tard, en novembre 2023, c’est la légende malienne Salif Keïta qui avait vu son spectacle à Abidjan reporté, après un appel au boycott de jeunes militants ivoiriens dénonçant ses prises de position politiques.
Sidiki Diabaté est lui-même sur la sellette en Côte d’Ivoire. Dans une ancienne déclaration, il affirmait être « plus fort que les artistes ivoiriens ». Cette déclaration a durablement marqué certains esprits, malgré ses excuses. Créant depuis lors une image controversée de la star malienne auprès d’une frange du public ivoirien.
Un concert hommage
La tension s’est amplifiée lorsque le chanteur a annoncé un concert-hommage au président Alassane Ouattara. Si l’initiative se voulait un geste de reconnaissance, elle a été jugée déplacée par une partie des Ivoiriens, qui n’ont pas compris qu’un artiste malien s’érige en célébrant un chef d’État ivoirien, dans un contexte de relations bilatérales sensibles.
Au Mali, cette initiative a également suscité des critiques de la part de ses concitoyens, l’accusant de compromission politique. Des vidéos hostiles, relayées sur les réseaux sociaux, ont contribué à attiser la polémique de part et d’autre de la frontière.
