
Abidjan, le jeudi 5 juin 2025(ivoire.ci)-La Côte d’Ivoire poursuit son objectif d’élimination de la fistule obstétricale à l’horizon 2030. Pour ce faire, cinq sites ont été identifiés pour la mission internationale de prise en charge gratuite de la fistule visant à opérer environ 150 femmes et à leur redonner leur dignité. C’était du 12 au 24 mai 2025 au Chu de Bouaké, Chr de Bondoukou, Chr de Man, Chr de Korhogo et à l’hôpital Saint Jean-Baptiste de Bodo, selon gouv.ci.
Cette campagne a réuni des chirurgiens d’une dizaine de pays de la sous-région, renforçant la coopération Sud-Sud, et permettant également de former 23 chirurgiens et de renforcer la solidarité africaine pour éradiquer la maladie d’ici 2030.
L’élimination de la fistule obstétricale était au centre de plusieurs autres activités dont une conférence régionale au siège de la Cedeao. Toutes ces activités sont en ligne avec la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale, célébrée chaque 23 mai.? Le thème de cette année était « Sa santé, son droit : Façonner un avenir sans fistule ».
La fistule obstétricale est une grave lésion provoquée par l’accouchement. C’est une perforation entre le vagin et la vessie ou le rectum, due à un arrêt prolongé du travail en l’absence de soins obstétricaux. Elle provoque une fuite d’urine et/ou de matières fécales par le vagin.
La rencontre régionale de partage d’expériences, le jeudi 22 mai 2025, à Abidjan a permis d’aborder de nouvelles techniques de prévention, de traitement et d’élimination de cette pathologie qui enlève à des milliers de femmes leur dignité.
Année après année, la Côte d’Ivoire et ses partenaires confirment leur détermination à réparer les femmes porteuses de fistule et à leur redonner leur dignité.
La ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré, a indiqué que plus de 16 millions de dollars ont été investis depuis 2012 grâce au partenariat avec l’Unfpa et Koica, permettant la création de neuf centres de prévention, la prise en charge de plus de 4400 femmes et le renforcement des formations. 2200 survivantes ont bénéficié d’activités génératrices de revenus pour leur réinsertion économique. « Le droit à la santé, en particulier la santé sexuelle et reproductive, est un droit humain fondamental. La persistance de la fistule constitue une violation flagrante de ce droit », insiste la ministre Nassénéba Touré.
La représentante résidente de l’Unfpa Côte d’Ivoire, Cécile Compaoré Zoungrana a relevé que les résultats de l’élimination de la fistule obstétricale en Côte d’Ivoire sont « appréciables ». Elle note un « recul substantiel » des déterminants de la fistule obstétricale, notamment au niveau des mariages précoces et des mutilations génitales. Malgré ces avancées, cette pathologie est encore présente en Côte d’Ivoire comme dans de nombreuses régions d’Afrique. Une situation qui oblige les Etats à renforcer leur engagement à travers des programmes de santé maternelle, la multiplication des centres de traitement de la fistule.
En Côte d’Ivoire, la prévalence de cette pathologie est estimée à 1% chez les femmes en âge de procréer, soit environ 74 000 femmes vivant avec cette maladie
Une mobilisation des ressources est en cours. La campagne de mobilisation de ressources domestiques pour le financement de la lutte se déroulera jusqu’au 31 décembre 2025.
On estime à 75 milliards de FCFA l’investissement nécessaire pour traiter 77 000 femmes, soit environ 900 000 Fcfa par patiente.
Une bonne prise en charge repose sur une approche intégrée. Elle comprend la prévention (la planification familiale, l’éducation des filles), la réparation médico-chirurgicale et la réinsertion socio-économique des survivantes.
La lutte s’inscrit dans un élan mondial. Les États sont exhortés à renforcer leur engagement politique, à investir et à mobiliser des ressources pour éliminer la fistule obstétricale.
Cette campagne régionale a été organisée avec le soutien du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) et l’Agence coréenne de coopération internationale (Koica) s’est déroulée du 12 au 24 mai.