La première édition de la journée de sensibilisation aux dangers de la migration irrégulière a tenu toutes ses promesses en matière d'engouement. Organisé par la structure Midelli and co et le média ami-sportif.com, cet événement a réuni plus d'une centaine de jeunes sportifs amateurs issus de quartiers populaires d'Abidjan ce vendredi 17 décembre à l'Agora de Koumassi
Durant cette journée, une conférence avec pour thème "le sport comme moyen de lutte contre l'émigration irrégulière (terme approprié pour désigner le fait de quitter illégalement la Côte d'Ivoire, ndlr)", a été tenue par M. Félicien Boguié, journaliste chevronné ayant plus de 15 ans d'expérience professionnelle et Iréné Kouakou, ancien footballeur passé notamment à l'Asec Mimosas à la fin des années 2000.
Les deux hommes ont incité leurs cadets à suivre la voie légale, mais ont surtout fait comprendre à ceux-ci qu'il est possible de rester en Côte d'Ivoire et de réaliser une belle carrière, à l'image de Cissé Abdoul Karim, le capitaine des Mimos.
Soucieux d'embrasser une carrière professionnelle sur le vieux continent, les jeunes sont influencés par les superstars du ballon rond qui habitent de grandes maisons, portent des accessoires de luxe et conduisent de belles voitures. Mais le succès ne s'obtient pas si facilement. Surtout pas en traversant la Méditerranée au péril de sa vie.
En plus de risquer la mort, les migrants s'exposent au travail abusif, à la séquestration après être tombés en de mauvaises mains ou un retour au pays étant couvert de honte. Ils deviennent également des prois faciles aux agents véreux qui leurs promettent monts et merveilles en échange de grosses sommes d'argent. Il était donc question de leur faire connaître les dures réalités du terrain.
L'activité a été rehaussée par la présence de Oly La Machine, actuel champion intercontinental de Kickboxing et champion d'Afrique de boxe thaïlandaise. Le sportif professionnel a demandé aux jeunes académiciens de s'entraîner durement, de se former à d'autres métiers en cas de coups de la vie (les blessures graves par exemple) et de se frotter à l'entrepreneuriat afin de disposer d'un gros bagage qui fera d'eux, des personnages incontournables dans la société africaine et/ou occidentale.
Fondateur de la structure "225 fight show" qui oeuvre pour la promotion et la professionnalisation de la boxe thaïlandaise en Côte d'Ivoire, Oly Yves Roland de son vrai nom a partagé son expérience qui a été très bien accueilli par les jeunes. Il s'est d'ailleurs érigé en véritable ambassadeur de la lutte.
Cet événement visait également à interpeller les dirigeants politiques, présidents de fédérations et clubs. Véritable industrie, le sport offrirait des emplois à de nombreux diplômés (athlètes, entraîneurs, médecins, kinésithérapeutes, jardiniers, techniciens, agents, avocats, juristes, conseillers, métiers de la communication etc...). Ils favoriseraient ainsi une forte croissance économique, d'où l'intérêt de faire de son développement une priorité.
Selon les promoteurs de l'événement qui sont à leur toute première organisation, cette première édition est un pari gagné.
"Pour une édition inaugurale, nous avons réussi à drainer du monde. Ce n'était pas évident. Nous n'avions jamais organisé d'événements auparavant. L'activité s'est bien déroulée et nous sommes satisfaits d'avoir mené l'action sur le terrain. Nous aurions pu réunir un plus grand nombre de joueurs et encadreurs si les moyens n'avaient pas fait défaut. Il y a eu certes des ratés, mais nous tirons les leçons afin de s'améliorer pour les prochaines éditions. Nous espérons bénéficier de plus de soutiens pour toucher plus de monde et continuer à sensibiliser contre ce fléau qui touche la jeunesse qui l'avenir du continent", a expliqué Alex K. Payne.
Une deuxième édition est prévue pour l'année 2022 avec plus de monde et des innovations.
Sercom