
Abidjan, le saamedi 18 ocobre 2025(ivoire.ci)-Les populations d’Abengourou vont bientôt consommer du gâteau et des épices à base de poisson. Vingt mareyeuses étaient en formation les mercredis 15 et jeudis 16 octobre 2025 au siège de la Fédération des acteurs privés piscicoles de l’Est (Abengourou), pour la transformation du poisson en gâteaux boulettes et épices.
Venues de plusieurs localités de la région de l’Indénié-Djuablin, notamment Niablé, Abronamoué, Dramanekro et Abengourou, ces femmes ont décidé de ne plus se limiter à la vente de poissons fumés, mais d’apporter de la valeur ajoutée en se formant pour transformer le poisson en gâteaux, épices, boulettes et autres produits dérivés.
Selon la présidente des mareyeuses de la région de l’Indénié-Djuablin, N’Zué Amoin Andrea Caroline, contrairement au poisson frais ou fumé, qui coûte cher, les produits transformés comme les gâteaux ou les croquettes à base de poisson peuvent être vendus à des prix accessibles. « Cela élargit notre clientèle et augmente nos revenus », a-t-elle rassuré. Et d’ajouter : « Cette formation est une opportunité pour nous de sortir de la pauvreté. ».
Ainsi, les apprenantes ont découvert comment produire, à base de poisson, des gâteaux, croquettes, boulettes et épices naturelles, dans une perspective d’autonomisation économique des femmes rurales. Elles ont aussi appris des techniques spécifiques de nettoyage approfondi du poisson, visant à garantir une conservation pouvant aller jusqu’à un an.
« On doit opérer le poisson pour qu’on voie l’intérieur, pour pouvoir bien nettoyer. Tel que nous allons faire, quand nous allons sécher le poisson, ça peut durer un an, sans que ça ne se gâte », a expliqué N’zué Amoin Andréa.
Autre compétence apprise : le fumage mariné, qui consiste à assaisonner le poisson avec des épices naturelles avant de le fumer. Ce procédé permet d’obtenir un produit prêt à consommer, sans nécessité de cuisson.
Cette initiative vise à outiller ces femmes mareyeuses aux techniques de transformation à haute valeur ajoutée, allant au-delà des méthodes traditionnelles de fumage ou de braisage.
Initiée par World Fish en partenariat avec le programme Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT II), cette session de formation de deux (2) jours consacrée aux mareyeuses de la région de l’indénié-Djuablin, s’inscrit dans une dynamique de valorisation des produits halieutiques et de renforcement de la chaîne de valeur du poisson, contribuant ainsi à l’autonomisation économique des femmes dans les zones rurales de Côte d’Ivoire.
Lancée en 2022 par la Banque africaine de développement (BAD), la deuxième phase du programme TAAT II vise à accroître la productivité et la sécurité alimentaire en Afrique en diffusant des technologies éprouvées auprès des petits exploitants. Elle ambitionne de produire 120 millions de tonnes supplémentaires de denrées alimentaires, de doubler la production agricole, animale et halieutique, et de sortir 130 millions de personnes de la pauvreté.