
Abidjan, le samedi 30 août 2025(Ivoire.ci)-La Commission Électorale Indépendante (CEI) a enregistré soixante dossiers de candidature pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Parmi les dossiers, huit portent la signature de femmes, confirmant une présence féminine, même si minoritaire, dans la compétition.
C’est un nombre en croissance. Car, antérieurement, la présidentielle de 2015 a enregistré 3 femmes (dont Henriette Lagou et Jacqueline-Claire Kouangoua). Au total, il y a eu 33 candidats à la date de clôture des dossiers que la Cei a enregistré et transmis au Conseil constitutionnel qui a publié une liste définitive de 10 candidats. En 2020, sur 44 dépôts de candidature à la présidentielle, il n'y avait que 3 femmes … Et aucune n'a été retenue sur la liste définitive des candidats. Et en 2025, c’est un nombre en progression avec huit femmes.
Ces huit personnalités aux parcours variés se présentent aussi bien comme indépendantes que sous la bannière d’un parti politique ou d’un mouvement politique. Parmi elles, des figures déjà connues de la scène politique ivoirienne, à l’image de Henriette Lagou, ancienne ministre et présidente du Groupement des partenaires politiques pour la paix (GP-PAIX). Elle a déposé son dossier de candidature à la CEI, le mardi 19 août 2025. La présidente du GP-PAIX est à sa deuxième participation à une élection présidentielle. Née le 22 juin 1959, Henriette Lagou, s’est présentée à l’élection présidentielle de 2015 et a obtenu 27 759 voix, soit 0,89%. Dix ans après, Henriette Lagou est de nouveau candidate à une élection présidentielle. “Notre candidature repose sur trois raisons essentielles : matérialiser notre engagement dans le processus électoral, contribuer à la stabilité du pays à travers des élections apaisées, et défendre un idéal de rassemblement et de paix“, a-t-elle déclaré, lors du dépôt de son dossier de candidature.
Simone Ehivet Gbagbo, ex-Première Dame et figure politique du Mouvement des Générations Capables (MGC) est en course pour la première tentative à la magistrature suprême. Elle fait partie avec Laurent Gbagbo des membres fondateurs du Front populaire ivoirien (FPI) dans les années 80. Malgré son divorce avec ce dernier en juin 2023, Simone Ehivet reste une figure emblématique du paysage politique ivoirien. A 76 ans (Née le 20 juin 1949 à Moossou), en déposant son dossier de candidature, le dimanche 24 août 2025 au siège de la CEI, elle entend se mettre à la disposition des Ivoiriens. « Je formule le vœu que notre pays connaisse des élections exemplaires, justes, transparentes et véritablement inclusives. La CEI est sans doute le cadre le plus indiqué pour réaffirmer cette volonté », a-t-elle dit.
D’autres candidates incarnent des candidatures nouvelles issues de mouvements citoyens ou de partis politiques. C’est le cas de Gbeguehi Félicité Bagré. Pasteure de son état, elle a indiqué que cette entreprise est d’ordre spirituel. "Ma candidature est aussi pour le corps du Christ, qui a besoin de membres parmi ceux qui prennent les décisions dans cette nation.", a-t-elle ajouté. Lors du dépôt de dossier de candidature, la Révérende a prié pour que "Ces élections se déroulent dans la paix."
Douarou Zoh Andrée Jocelyne, cheffe d’entreprise et présidente de la Fondation Jocelyne Douarou Miracle (JDM), est une fervente militante de la cause féminine. La native de Bangolo, dans le canton Zarabaon, a annoncé officiellement sa volonté de briguer la magistrature suprême, le mercredi 25 juin 2025, dans un complexe hôtelier à Abidjan. La présidente de la Fondation JDM dit être candidate pour relever la dignité de la femme. « La femme est bafouée, ramenée au dernier rang ou minimisée. On a décidé de prendre notre destin en main », a-t-elle soutenu, précisant qu’elle n’est ni avec l’opposition ni avec le parti au pouvoir. Son ambition présidentielle s’appuie sur un projet politique qu’elle a baptisé « Sentinelle 2025 », une volonté de « voir autrement, faire autrement et gouverner autrement ». Une première participation pour la Koffi Adjoua Pauline épouse Papoin est la 47e candidate à avoir officiellement déposé son dossier à la CEI pour la présidentielle 2025. Et l’une des rares prétendantes à joindre le reçu de cautionnement de 50 millions FCFA à son dossier. Koffi Adjoua Pauline est cheffe d’entreprise, actrice de la vie associative et présidente d’une fondation portant son nom, engagée dans la promotion des valeurs morales et durables. Son slogan : « gouverner, c’est servir ». Elle affirme baser son engagement sur des valeurs fortes à savoir l’intégrité, la justice, la solidarité et la responsabilité pour la Côte d’Ivoire. Cette présidentielle est la première dans sa carrière politique.
Ettien Koffi Sylvie Marie-Claude est la présidente de la formation politique : « Ensemble pour le progrès ivoirien ». C’est mai 2025 qu’elle a annoncé son intention de devenir présidente de la Côte d’Ivoire. La CEI a enregistré, le mardi 26 août 2025, son dossier de candidature. Ettien Koffi Sylvie Marie-Claude est propriétaire d’une entreprise opérant dans le secteur intermédiaires du commerce en matières premières agricoles, animaux vivants, matières premières textiles et produits semi-finis. C’est sa première participation à la présidentielle.
Bladi Dessie Carine épouse Davison a déposé son dossier de candidature à la CEI, le mardi 26 août 2025. Marie Carine Bladi, 41 ans, est une native de la ville de Bouaké, et ancienne Miss Korhogo et première dauphine de Miss Côte d’Ivoire 2002. Elle s’est tournée progressivement vers la politique. En 2018, elle fonde Nouvel Ivoirien – Côte d’Ivoire Nouvelle (NICIN), un parti qui se veut indépendant des grandes coalitions et axé sur des valeurs de foi, d’éthique et de justice sociale. Depuis 2004, elle est successivement PDG d'entreprises commerciales de Collins, Noces de Canna, Victoire Transport, The Third Sky. Philanthrope et ouverte, Carine BLADI est présidente de la Fondation Etoile Brillante du Matin (EBRIM). Elle est à sa première participation à une présidentielle.
Dame Touré Adissa, surnommée "la féticheuse" ou encore "la guérisseuse" de Kolia" fait partie des femmes qui participent pour la première fois à la présidentielle ivoirienne. Touré Adissa est la 52ème candidate déclarée à avoir déposé officiellement sa candidature à la CEI. Elle a été révélée aux yeux de la Côte d’Ivoire, sinon du monde par ses séances de prière regroupant de milliers de personnes en quête du bien-être à Kolia, une ville du district des savanes située au nord du pays, sur la route du Mali reliant les villes de Boundiali et Tingréla, dans le département de Boundiali. Également, surnommée la guérisseuse de Kolia, Adissa Touré a été interdite de toute activité en 2021 suite à un rapport de la Commission Nationale des Droits Humains ou Conseil National des Droits de l'Homme-CNDH, l’accusant d’atteintes aux droits de l’Homme. A la suite de ce rapport, le site de prière de Adissa Touré a été fermé par le Préfet de région de la Bagoué, craignant une infiltration de jihadistes dans cette zone du pays. Aujourd’hui, Adissa Touré veut le palais présidentiel.
Ces différentes démarches illustrent la participation croissante des femmes dans la sphère politique et renforcent la diversité des profils en lice pour cette échéance électorale majeure. Toute chose qui pourrait permettre de peser sur la vie politique nationale, même si elles ne représentent que 13 % du total des candidatures reçues par la CEI. Reste désormais à savoir combien verront leur dossier validé définitivement par le conseil Constitutionnel ; si l’une d’elles parviendra à s’imposer dans cette bataille électorale dominée par les hommes.