Côte d'Ivoire-Affaire radiation de Thiam : " L'article 48 ne s'applique pas à Tidjane Thiam, parce qu'il est né Français"(Avocat)

" (...) Ce matin, j'ai eu l'honneur d'assister à 9 heures 30 à l'audience par devant madame le Président du tribunal concernant la radiation du président Tidjane Thiam de la liste électorale faite par certains impétrants. Pour eux, l'article 48 du code de la nationalité dit: " perd la nationalité ivoirienne tout Ivoirien majeur qui acquiert une nationalité étrangère". Et donc, le président Thiam ayant été naturalisé en 1987 Français aurait perdu la nationalité depuis cette date. A nous de leur répondre que le code de la nationalité ne fonctionne pas comme ça. Il faut une procédure prévue par l'article 83 et 84 fait par le Procureur de la République qui demande au tribunal de constater la perte de la nationalité. Cette décision doit devenir définitive, avant de s'appliquer au président Thiam et qu'on doit produire à la CEI qui doit prendre cela en compte. Tant que cette décision n'est pas produite à la CEI , elle ne peut pas la prendre en compte pour radier le président Thiam de la liste électorale. ", a expliqué l'avocat du pre?sident du PDCI-RDA. 

Et d'ajouter : " Le recours devant madame le Président répond un peu aux mêmes principes que devant la CEI. Ce sont des juridictions d'évidence".

Il a insisté pour donner son avis personnel sur l'affaire. 

"Pour moi, tant que la juge ne dispose pas d'une décision de justice qui constate la perte de la nationalité du président Thiam et qui est définitive ; elle ne peut pas ordonner sa radiation de la liste électorale. Pour faire les choses beaucoup plus simple, j'avais déjà dit sur Life TV que le président Thiam était né Français. A cette audience, nous avons produit à la présidente du tribunal et à nos adversaires la preuve que M. Tidjane Thiam est né Français. Nous avons produit la copie du registre d'état civil européen (ECE), où on déclare toutes les personnes qui sont nées françaises. Cette déclaration a été faite par son père M. Amadou Thiam, lui même Français à cette époque et c'était sa seule nationalité. Il a déclaré son fils en tant que enfant français dans ce registre(...)j'ai produit la preuve de son registre de 1962, et je tiens à dire merci à Dieu, parce que ce registre n'a pas brûlé . Beaucoup de registres ont brûlé à la mairie du Plateau, mais celui-ci n'a pas brûlé. Et il est tenu de façon identique en France à Nantes. Donc la même copie de registre que nous avons ici aux archives du Plateau se trouve également à Nantes. Il est bien inscrit à la place numéro 394 en tant que enfant français. Et donc l'article 48 ne lui est pas applicable, je pense que nous allons laisser la latitude à Madame le président de prendre sa décision souverainement " , a soutenu Ange Dadjé Rodrigue.