
Abidjan, le mardi 27 mai 2025(ivoire.ci)-Le village d’Abidjan-Adjamé fait partie des communautés impactées par les nombreux projets financés par la Banque africaine de développement (Bad), relativement les travaux du transport urbain à Abidjan. Mobio Kosokré Prosper, secrétaire général de la chefferie, explique les attentes des populations de la BAD qui tient sa 60 è Assemblée générale annuelle, du 26 au 30 mai, à Abidjan.
C’était à l’occasion d’un atelier régional organisé par Lumière Synergie pour le développement (Ong basée à Dakar), en collaboration avec la Coalition ivoirienne de la Défense des Droits humains (CIDDH), du 26 au 27 mai 2025, à Abidjan autour du thème : « Amplifier la voix des femmes affectées par les projets du groupe de la Banque africaine pour de Développement : Quelles perspectives pour respecter, protéger et réparer les injustices dans la mise en œuvre des projets d'infrastructures ? ». Un projet financé par Foundation fort just Society (FJS), une Ong américaine.
« Notre village a été détruit, parce qu’un pont devrait passer par là pour relier Yopougon à l’Indénié. On a entendu beaucoup de choses, mais ce que je voudrais vous dire, les habitants d’Abidjan-Adjamé ne sont pas contre le développement. Nous voulons que les gens sachent que les Ebriés sont installés là entre le 14è et 17è siècle et pour le développement toutes nos terres ont été prises et nous nous sommes retrouvés sur un lopin de terre », a-t-il soutenu.
Et de déplorer : « c’est le fait que la communauté villageoise était en négociation avec les autorités étatiques qui nous ont demandé d’attendre que des solutions seront trouvées. Pour ce faire, nous avions fait des doléances en 13 points. Malheureusement, c'est dans cette période d'attente qu' une nuit, le 25 juillet 2024 des machines sont venus aux environs de 4h du matin et tout détruire. La communauté Ebrié du village n’a pas été indemnisée mais que pouvions nous faire face à la force qui nous a été imposée ? Mais nous sommes toujours en négociation. Nous avons même des négociations encore les prochains jours pour que le village soit indemnisé et que la population soit recasée ».
En outre, M. Mobio, a fait des précisions sur l’existence du village Abidjan-Adjamé. « Les gens pensent que c’est un quartier précaire qu’il suffit de détruire. Les Atchans sont propriétaires terriens d’Abidjan et ils n’ont plus d’autres villages ailleurs, ils n’ont pas de plantations, les gens vivent des ressources de leur maison qu’ils ont construit, donc le problème est plus profond que ça. L’espace qui a servi à la construction des Sapeurs-Pompiers et celui de la Cnps d’Adjamé ce sont nos terres mais Tout ceci a été obtenu grâce à des négociations. Aujourd’hui, il s’agit non seulement d’indemniser les populations mais de trouver des terres dans la commune d’Abidjan pour reloger ces villageois. ( …) C’est donc un plaidoyer que nous faisons auprès de l’Etat de Côte d’Ivoire pour qu’on nous trouve des espaces de recasement », a expliqué le SG du village Adjamé-Abidjan.
« Nous avons été invités. Nous présence ici s’explique par le fait que la BAD a contribué au financement de ce projet. Nous sommes venus pour faire un plaidoyer pour que la BAD nous aide à faire en sorte que le village soit indemnisé et que des terres soient trouvées pour les villageois. Nous savons que le respect des droits humains dans ces projets fait partie des priorités de la Bad, donc nous pensons que si nos droits ont été bafoués à un certain moment, ce que nous demandons au nouveau président de la BAD, c’est d’établir le village dans ces droits », a-t-il insisté, pour sa participation à cet atelier.
Le village d’Adjamé-Abidjan fait partie d’un ensemble de communautés impacté par le projet de transport urbain d’Abidjan, financé par la BAD. Il s’agit entre autres du village de Taboth, dans la sous-préfecture de Jacqueville, qui accueille la Centrale thermique d’Atnkou, le village de Singrobo impacté par un projet de la Centrale hydroélectrique, la localité de Khelcom avec le projet de la Centrale à charbon de Sendou, le quartier de Colobane, du fait du projet de Train Expres régional (au Sénégal, Gonsin et le projet Yeleen (au Burkina Faso) et The Sanniquellie Logatuo Road Project (au Libéria) etc.