La Cour Pénale Internationale (CPI) vient de révoquer certaines conditions restrictives de liberté pour l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et Charle Blé Goudé, son co-accusé. Ces mesures qui portent principalement sur la liberté de mouvement et le choix du lieu de résidence, permettent désormais aux deux hommes d’être libres de leur déplacement et de résider dans l’un des pays de leur choix, signataires du Statut de Rome.
Il n’est pas à écarter que tous deux demandent à rentrer en Côte d’Ivoire. Des raisons évidentes pourraient l’expliquer. Citoyens ivoiriens, ils restent rattachés par la fibre nationale à leur terre natale dont ils sont restés éloignés depuis plusieurs années.
De plus, après leur acquittement en première instance, Charles Ble Goudé n’a pu trouver de pays d’accueil.Il pourrait alors demander à rentreret redonner par la même occasion de l’élan à son mouvement mué maintenant en partie politique.
Pour sa part, l’ancien président Laurent Gbagbos’est vu opposer le refus de la Procureure de prendre part aux obsèques de sa génitrice, décédée alors qu’il était en détention. C’est donc fort logiquement qu’il veuille rentrerpour honorer la sépulture de sa mère.
Ils devront toutefois notifier leur demande résidence au greffe de la CPI qui se chargera à son tour d’en faire la demande au pays concerné, comme le prescrit la procédure.
Cependant, le régime d’Abidjan acceptera-t-il leur retour en Côte d’Ivoire ?
Laurent Gbagbo et son leader de jeunesse restent encore très populaires. Ils comptent de nombreux et inconditionnels sympathisants convaincus de leur retour et qui ne vivent que pour voir cet instant. Leur retour en cette année électorale se présente de factocomme la chose la moins attendue par le RHDP au pouvoir dont l’alliance s’est fatalement délitée ces derniers temps.
Par ailleurs, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont sous le coup de deux procédures judiciaires en Côte d’Ivoire. Le pouvoir maintiendra-t-il à ses poursuites qui détonneraient dans la symphonie quand on sait que la justice internationale a prononcé leur acquittement en première instance ?
Le Gouvernement a longtemps soutenu n’être nullement mêlé au procès qui relève strictement du judiciaire. Tel fut le cas pour le mandat d’arrêt lancé contre l’ancien premier ministre et ancien président de l’Assemblée Nationale Guillaume Soro. Seulement les arrêts de la cour africaine demandant la suspension de ces procédures a provoqué l’ire du régime qui a aussitôt renoncé à sa déclaration d’intention.
Comment réagirait le palais présidentiel à une éventuelle demande de retour en Côte d’Ivoire de ces deux personnalités dont l’influence sur la scène politique ivoirienne est bien connue ?
À un prochain avis
Hyacinthe Kouakou.