En Janvier 2024, le District Autonome d'Abidjan a entamé une forme de réaménagement de la ville d’Abidjan, capitale économique du pays, entrainant la démolition de plusieurs bâtis et commerces . A ce jour si certains impactés ont pu bénéficier d’une indemnisation, d’autres restent encore dans l’incertitude. Et des familles issues des quartiers de Gesco, Borbana, Banco 1 et Abattoir sont encore en attente d'un soutien du gouvernement.
La démolition de ces quartiers s'inscrits dans le cadre d’un plan de démolition de 176 sites, selon un communiqué officiel rendu public le 26 février 2024 par le District autonome d’Abidjan.
Selon un rapport publié par Amnesty International en date du 14 août 2024, les familles expulsées ont indiqué qu’elles n’avaient pas été véritablement informées et consultées sur les procédures d’expulsion pour les possibilités d’indemnisation et les solutions de relogement.
"Les autorités ivoiriennes doivent immédiatement garantir les droits de dizaines de milliers de personnes expulsées et suspendre les expulsions massives à Abidjan jusqu’à ce que des garanties soient mises en place et assurer la protection des droits des personnes susceptibles d’être touchées" a souhaité Amnesty International.
Ces familles soutiennent n’avoir pas reçu de préavis avant la destruction de leurs biens.
"Quelles que soient les raisons invoquées pour justifier ces destructions, les autorités ont clairement manqué à leurs obligations en matière de droits humains, notamment celles découlant de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), tous deux ratifiés par la Côte d’Ivoire en 1992. Tous les résidents doivent être protégés contre les expulsions forcées. Ils doivent être véritablement consultés et recevoir un préavis adéquat et raisonnable avant les démolitions et bénéficier d’une solution de relogement adéquate si nécessaire", renchérit Hervey Delmas Kokou, directeur exécutif d’Amnesty Côte d’Ivoire.
« Les autorités doivent veiller à ce que tout recours à la force soit strictement nécessaire, proportionné et conforme aux normes internationales en matières de droits humains », insiste l’organisation non gouvernementale internationale dans son rapport.
A noter que le 19 juillet 2024, Amnesty International a envoyé un courrier au Premier ministre de la Côte d'Ivoire, lui proposant de répondre aux principales conclusions de cette publication. Depuis Amnesty International est en attente d’une réponse des autorités ivoiriennes.