
Abidjan, le lundi 19 mai 2025(ivoire.ci)-Dans le but de renforcer le leadership politique dans la lutte contre le paludisme, des parlementaires de 16 pays africains se sont réunis à Accra, au Ghana, les 28 et 29 avril 2025, pour lancer officiellement COPEMA : la Coalition des parlementaires pour l'élimination du paludisme en Afrique, indique un communiqué transmis à la rédaction.
Organisé un an après la Conférence ministérielle pour la Déclaration de Yaoundé, ce lancement marque un moment crucial pour le continent africain qui fait face à des défis croissants : la diminution de l'aide internationale, l'augmentation de la résistance aux insecticides et aux médicaments, et les gaps de financement qui menacent les progrès en matière de lutte contre le paludisme.
Ce forum de haut niveau de deux jours a réuni des parlementaires, des responsables de programmes nationaux de lutte contre le paludisme (PNLP) de 15 pays, des experts mondiaux et régionaux du paludisme, des acteurs de la société civile et des partenaires au développement. Parmi les institutions représentées figuraient le Ministère de la Santé du Ghana, le Parlement panafricain, Africa CDC, le Fonds mondial, l'OMS, le Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, Impact Santé Afrique, Afrika Kwanza Health Impact, l'Alliance des leaders africains contre le paludisme (ALMA), et des membres du CS4ME tels que Hope for Future Generations.
Le dialogue a mis en évidence un consensus : pour mettre fin au paludisme, le leadership politique doit favoriser la mobilisation des ressources nationales, tirer parti des nouvelles innovations en matière de prévention du paludisme et veiller à ce que les interventions soient adaptées au contexte, fondées sur des données et mises en œuvre de manière équitable.
"Le lancement de la COPEMA n'est pas seulement symbolique, il marque le début d'un mouvement politique concret", a déclaré l'honorable Santa Okot, de l'Ouganda, co-présidente de COPEMA. "Nous nous engageons à demander des comptes à nos gouvernements et à faire en sorte que le financement de la lutte contre le paludisme soit une priorité dans les budgets nationaux", a ajouté Honorable Njume Peter du Cameroun, co-président de COPEMA.
Les parlementaires se sont engagés à travailler en étroite collaboration avec les programmes nationaux de lutte contre le paludisme et la société civile afin d'accroître le financement de la lutte contre le paludisme en Afrique.
À l'issue du forum, les parlementaires ont adopté la déclaration parlementaire d'Accra, un appel unifié à l'action en faveur d'une augmentation des financements nationaux, d'un renforcement des mécanismes de redevabilité et d'une collaboration accrue avec les PNLP et la société civile.
Cette déclaration appelle également les gouvernements à intégrer d'urgence le financement de la lutte contre le paludisme dans les budgets nationaux. Avec plus de 600 000 décès dus au paludisme par an, dont 95 % en Afrique, elle souligne la nécessité de stratégies ciblées et adaptées au niveau local pour garantir que les interventions à fort impact atteignent les communautés les plus touchées.
Alors que les dirigeants du monde entier se réunissent ce mois-ci à Genève pour la 78e Assemblée mondiale de la santé, le lancement de COPEMA marque le début d'une nouvelle ère d'engagement politique, fondée sur le partage des responsabilités et le leadership national.
Quelle est la prochaine étape pour COPEMA ? Dans les semaines à venir, les parlementaires commenceront à formaliser les sections nationales de COPEMA afin de soutenir l'engagement au niveau national et de donner suite à leurs engagements. Une réunion de suivi est prévue en juin 2025, au cours de laquelle les membres se réuniront à nouveau pour examiner les progrès accomplis, partager leurs expériences et renforcer la coordination entre les pays.