
Des combats intenses ont éclaté à Goma, ville stratégique située à la frontière avec le Rwanda à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), opposant les forces congolaises aux combattants du groupe armé M23, soutenus par des troupes rwandaises, depuis le lundi 27 janvier 2025. Les enjeux de ces violents combats sont énormes.
Abidjan, mardi 28 janvier 2025- A Goma, la situation s’est rapidement dégradée après une progression fulgurante du M23 «Mouvement du 23 mars » au cours des dernières semaines. 17 morts et près de 370 blessés, selon les premières estimations des affrontements entre forces gouvernementales et les combattants de M23.
Malgré une tentative de médiation entre la RDC et le Rwanda sous l’égide de l’Angola mi-décembre, les tensions n’ont fait qu’empirer. Dimanche, les combattants du M23, appuyés par des soldats rwandais, ont atteint les portes de Goma, une ville de plus d’un million d’habitants, plongeant la région dans un climat de panique.
Enjeu économique : coltan
Ville la plus importante de la province du Nord-Kivu, Goma, elle était le dernier verrou stratégique sur la route menant à Kinshasa, la capitale. Le confrère revueconflits.com soutient qu’il y a des enjeux économiques cruciaux liés à ce conflit. Selon le site congolais spécialisé dans les questions de guerre, au-delà des dimensions ethniques et politiques, cette guerre cache également un enjeu économique majeur. « La province du Nord-Kivu abrite près de 80 % des réserves mondiales de coltan, un minerai essentiel à la fabrication de téléphones et d’ordinateurs. Kigali, dont l’économie repose de plus en plus sur les nouvelles technologies, voit dans le Kivu une opportunité stratégique », confie un article publié le mardi 28 janvier 2025 intitulé «Goma : guerre et tensions au Congo ». Le site de BBC Indque que Goma a un sol volcanique et fertile. La ville a toujours été un comptoir commercial très actif avec le Rwanda voisin, et surtout qu'elle se trouve à proximité de grandes villes minières qui fournissent des métaux et des minéraux très demandés au niveau international, tels que l'or, l'étain, le cobalt et le coltan, et dispose de liaisons routières et aériennes stratégiques.
Une issue à cette crise
Selon l’Élysée, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à jouer un rôle de médiateur dans la résolution de cette crise. Il multiplie les contacts internationaux pour « permettre une désescalade » dans cette zone en proie à des violences récurrentes. La communauté internationale, notamment l’Union africaine, est également en alerte. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine s’est réuni en « session d’urgence » pour tenter de trouver une issue à cette crise.
Dans une lettre adressée à l’ONU, le gouvernement congolais exprime son amertume face à la réaction jugée trop timide du Conseil de sécurité de l’organisation internationale. La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a déploré la « déclaration vague » du Conseil, qui n’a pas explicitement exigé le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais. « Mon gouvernement attendait légitimement une action immédiate et déterminée », a-t-elle souligné, appelant à « identifier clairement l’agresseur rwandais et le tenir responsable du carnage en cours ».
La situation à Goma reste explosive, et l’heure est à l’urgence. Les civils, pris en étau entre les forces en présence, paient un lourd tribut. La question est désormais de savoir si la diplomatie parviendra à apaiser les tensions avant que la crise ne dégénère davantage. BBC parle 400 000 personnes déplacées.
Source : OuestFrance